L'histoire du sport à Versailles en 17 dates

Les courses hippiques sont très à la mode tout au long du 19e siècle. Versailles accueille ses premières courses dès 1836. Elles sont organisées sur un terrain militaire à Satory, aménagé sommairement en hippodrome pour les deux ou trois jours de courses annuelles. 

Alors que les courses cessent d’être organisées à Satory, un hippodrome permanent est construit à Porchefontaine en 1864, les courses y rencontrant un certain succès. Néanmoins, les terrains sont vendus en 1872, entrainant la disparition de l’hippodrome.

Visuel : Porchefontaine [course hippique d'obstacles]. © Archives communales de Versailles, 3 Fi 143

Au 19^e siècle, la baignade est parfois autorisée à la pièce d’eau des Suisses, mais surtout au Grand canal. A partir de 1854, la ville dispose d’un établissement de bain et d’apprentissage de la natation : le bassin des Jambette (ou des Pages) octroyé par Napoléon III, situé à proximité du bassin de Neptune. Ce bassin, réelle piscine municipale, est exploité jusqu’à l’ouverture de la piscine Montbauron en 1953, et cela malgré une eau parfois qualifiée de vaseuse…

Visuel : Bain des Jambettes. Le maitre-nageur Chauvet donnant une leçon de natation. © Archives communales de Versailles, 1 Fi 578

Le tir est très pratiqué à Versailles, notamment du fait de l’importante présence militaire. Cet exercice devient particulièrement populaire après la défaite de 1871 et revêt un aspect patriotique. La Société versaillaise de tir est créée dès le mois d’août 1876. Cette discipline est également enseignée aux garçons à l’école primaire à partir de 1882. Le camp de Satory accueille régulièrement des concours, ouverts essentiellement aux militaires.

Visuel : Le concours de tir à Satory. Le Général Saussier tirant le premier coup de fusil. Extrait de L'Illustration du 25 juin 1892. © Archives communales de Versailles, 11 Fi 23

Dès l’ancien régime, le Grand canal est un lieu prisé pour le patinage ou « glissement ». Au 19^e siècle, cette pratique est autorisée et règlementée par des arrêtés municipaux : il faut par exemple que la glace atteigne 10 cm d’épaisseur pour que le patinage soit autorisé. Un omnibus est même mis en place afin de faciliter l’accès du Grand canal aux patineurs, qui pour certains viennent de Paris. La pratique est définitivement interdite par un arrêté préfectoral de 1954.

Visuel : Le patinage sur le Grand canal. © Archives communales de Versailles, 4 Fi 262

En 1900, Paris organise une Exposition universelle qui éblouit le monde. Néanmoins, Pierre de Coubertin souhaitait également organiser des Jeux Olympiques à Paris en 1900. Suite à une lutte de pouvoirs, il est finalement décidé que les épreuves sportives figurant au programme de l’exposition universelle auront le label olympique. Ainsi, le camp de Satory propose un grand concours de tir, attirant de nombreux participants et un public enthousiaste. Pour autant, il est probable que ni le public, ni les tireurs n'avaient conscience de participer à des épreuves olympiques…

Visuel : L'entrée du concours de tir, à Satory. Extrait de La Vie au Grand air. © Gallica, Bibliothèque nationale de France

En juin 1924, Versailles participe pour la 2^e fois à l’accueil d’une épreuve des Jeux olympiques de Paris. Il s’agit cette fois de la discipline du tir de chasse, plus précisément du tir sur cerf courant. Il s’agissant d’atteindre des cibles mobiles ayant la forme de cerfs.  Ces épreuves ont pour cadre le stand national de tir, réhabilité pour l’occasion. Si l’olympisme a gagné en notoriété, ces épreuves  passent néanmoins inaperçues car elles ont le désavantage d’être organisées loin du site principal des Jeux, situé à Colombes, et se déroulent avant même la cérémonie d’ouverture.

Visuel : Les jeux de la VIIIe Olympiade, Paris 1924 : dessin du stand de tir sur cerf courant. © Archives départementales des Hauts-de-Seine, BAF 254

Le développement des pratiques sportives depuis les années 1890 entraine la nécessité de disposer d’espaces pour pouvoir les exercer. Les premiers matches de rugby ont été disputés sur les pelouses de Trianon, puis un terrain a été aménagé jusqu’en 1918 à Glatigny. Le premier stade municipal est inauguré en 1938, au 55 rue des Chantiers. Ce Parc municipal d’éducation physique sert aux sports scolaires, au déroulement des examens, ainsi qu’aux sociétés sportives versaillaises.

Visuel : Fête des sports de 1939 au stade des Chantiers. © Archives communales de Versailles, 5 Fi 39

Le motoball est un sport qui mélange football et moto. Le Versailles moto-club a été fondé en 1934, et créé une section motoball. Le club, devenu Moto Ball Club (MBC) de Versailles est champion de France de 2e division en 1953, 1964, 1989, 1992, 1995 et 1999. Il disparait au cours des années 2000. Il rencontre dans les années 1980 une équipe d’URSS, pays où ce sport est très populaire.

Visuel : Versailles Moto-Club. Champion de France. © Archives communales de Versailles, 1 Fi 1684

Dès sa première édition en 1903, le Tour de France traverse Versailles en passant par la côte de Picardie. Pour autant, il faut attendre 1958 pour que Versailles soit enfin ville étape. Le Tour devient alors un événement majeur pour la ville. La course est accueillie ensuite à onze reprises entre 1961 et 1977, le plus souvent juste avant l’arrivée finale à Paris. De grands champions ont ainsi triomphé à Versailles, comme André Darrigade, Eddy Merckx ou Luis Ocana.

Visuel : Jacques Anquetil au départ du contre-la-montre du Tour de France 1964. © Archives communales de Versailles, 3 R 5637

L’aménagement du plateau Montbauron a connu de nombreuses étapes. Un premier parc des sports est inauguré en 1943, puis une piscine de plein air en 1953. Le 1^er mai 1961, plus de 17 000 spectateurs assistent au match de football entre le Stade de Reims et le Racing Club de Paris, organisé à l’occasion de l’inauguration du nouveau stade. Le dispositif est complété en 1965 par un gymnase, puis en 1969 par une piscine couverte, rénovée en 2006.

Visuel : Inauguration du stade Montbauron : match de football entre le stade de Reims et le Racing club de Paris. © Archives communales de Versailles, 5 Fi 148

Le quartier de Porchefontaine accueille des installations sportives dès 1957 (terrains de football puis de rugby). En 1965, un centre hippique est inauguré, puis des tennis couverts au début des années 1970. En 1974, la municipalité reçoit une subvention de l’État pour la construction d’une piscine type « Tournesol ». Elle ouvre le 10 juillet 1976. De nombreux Versaillais apprendront à nager sous cette coupole qui sera finalement détruite en 2002.

Visuel : La piscine tournesol de Porchefontaine. © Archives communales de Versailles, 225 W 4591/238

À la fin des années 1970, la course à pied est de plus en plus pratiquée au titre de loisir sportif. Le marathon de New York est créé, puis celui de Paris. C’est dans ce contexte qu’est imaginée la course Paris-Versailles, disputée pour la première fois en octobre 1976. La Ville de Versailles a très tôt soutenu ce projet. 3 000 coureurs participent à cette première édition, 5 000 l’année suivante. Devenue rapidement une référence, le Paris-Versailles continue d’attirer chaque année 25 000 participants.

Visuel : Course Paris-Versailles de 1997. © Archives communales de Versailles, 225 W 1635/52

Créé en 1978, le rallye Paris-Dakar est alors une course au parfum d’aventure, dont le succès rapide entraine une professionnalisation et médiatisation croissante. De 1985 à 1988, alors que le rallye est au sommet de sa renommée, la place d’Armes à Versailles est le lieu de rassemblement de tous les véhicules, autos, motos et camions participants au rallye, avant un départ donné au petit matin du 1^er janvier. En 1998, le départ est à nouveau donné à Versailles.

Visuel : Départ du 7^e rallye Paris-Dakar, le 1er janvier 1985. Cliché Toutes les Nouvelles de Versailles © Archives communales de Versailles, 5 Fi 1309

L’équipe du Racing club de Versailles accède au championnat de Nationale 1 à partir de la saison 1982-1983 : c’est la première fois qu’une équipe versaillaise atteint le plus haut niveau national dans sa discipline ! L’équipe fusionne avec le Stade français et devient championne de France en 1986, grande première pour un club versaillais. Elle conserve son titre en 1987, puis termine deuxième en 1988 et quart de finaliste en 1989. L’équipe réalise également de beaux parcours en coupe d’Europe. Cette structure disparait néanmoins en mai 1989.

Visuel : Équipe féminine de basketball de Versailles, 1982. © Archives communales de Versailles

Le concept de la présence d’une flamme dans le stade olympique date des Jeux de 1928 à Amsterdam, et le relai a été inventé en 1936 à Berlin. Il n’y a donc pas eu de flamme olympique à Versailles en 1900 et 1924. Cependant, lors des Jeux olympiques d’hiver de 1992, organisés en France à Albertville, la flamme a traversé Versailles le 15 décembre 1991, en passant devant le château. Elle a ensuite été accueillie sur le parvis de l’hôtel de ville par le maire André Damien.

Visuel : Passage de la flamme olympique à Versailles, le 15 décembre 1991. © Archives communales de Versailles, 225 W 601/3

Après un parcours incroyable en tant que petit poucet, le FC Versailles s'incline face à l'OGC Nice (2-0) aux portes de la finale.
Une performance liée à l'arrivée de nouveaux investisseurs au club qui a permis au FCV d'entrer dans une nouvelle ère et de connaître une saison historique.
Cerise sur le gâteau, quelques semaines plus tard, le FC Versailles 78 retrouvera la troisième division (National) pour la première fois depuis 32 ans ! Une saison 2021-22 d'anthologie.

Visuel : retransmission sur écran géant du 1/4 de finale face à Bergerac place du marché Notre-Dame. © Ville de Versailles / Pierrick Daul

Après les épreuves de tir en 1900 puis 1924, Versailles n’a pas été impliquée dans les candidatures de Paris 1992 puis 2008. Pour 2012, il est à nouveau envisagé d’organiser des épreuves de tir à Versailles, ainsi que le cyclisme sur route.

Versailles soutient dès le mois de décembre 2015 la candidature de Paris pour les Jeux de 2024. En accueillant les épreuves de sports équestres, de pentathlon moderne, et en figurant sur les parcours des courses cyclistes sur route et des marathons, Versailles devient l’une des rares ville à accueillir des épreuves lors de trois olympiades.

Visuel : Illustration des JOP © Paris2024