19 800 arbres sont implantés sur l’espace public versaillais. Marqueur historique fort, cet important patrimoine d’arbres urbains est un véritable atout pour un cadre de vie harmonieux et la résilience du territoire. Pour autant, ces arbres subissent de multiples atteintes qui compromettent leur avenir. Le « Plan Arbres pour Versailles » propose 10 engagements visant à renforcer le respect de ce bien commun et à l’enrichir pour répondre aux enjeux environnementaux et sociétaux de demain.

Rencontre avec Olivier Konneradt, responsable du patrimoine arboré à la Ville de Versailles ⤵︎

350 ha

de forêt domaniale

20,5 ha

de parcs boisés

19 800 arbres

implantés sur l’espace public

350 000 arbres

dans le domaine du Château

Depuis plusieurs années, la Ville de Versailles a pour objectif de permettre le développement harmonieux du patrimoine arboré dans l’environnement complexe et toujours évolutif du milieu urbain. Combinés aux nouvelles circulations apaisées et à la modernisation des équipements de voirie, la plantation d’arbres, le réengazonnement ou encore la végétation spontanée sont privilégiés. La Ville recense ainsi ses arbres, donnant la base d’un « Plan Arbres » adapté. Versailles possède plusieurs spécificités :

  • près de la moitié des arbres d’alignements avec une forme architecturée, entretenue par des tailles annuelles, majoritairement sur les boulevards Saint-Antoine, de la Reine et du Roi ;
  • une faible diversité : tilleuls (45 % du patrimoine), platanes 32 %, érables 7 %, charmes 5 %, marronniers 3 % et diverses essences 8 % ;
  • une vingtaine d’autres essences ornementales plantées depuis 20 ans ;
  • une vingtaine d’arbres ou d’ensembles arborés remarquables présents sur l’espace public.

Les 10 engagements de la Ville

Avec le souci de maintenir son héritage remarquable, la Ville s’engage dans un plan à long terme, basé sur trois grandes actions : une gestion raisonnée des arbres, une implication plus forte des habitants et une responsabilisation des différents acteurs.

Gérer et étendre le patrimoine arboré

  • en développant des infographies synthétiques (répartition en essences, surfaces d’ombrage générées par les arbres, densité de plantation selon les quartiers…) afin d’identifier les règles d’urbanisme en faveur de la préservation des arbres ;
  • en complétant l’inventaire par les données du patrimoine privé.

  • en renouvelant au fil des années le patrimoine ;
  • en mettant en place une stratégie de diversification ambitieuse, limitant les risques phytosanitaires.

  • en limitant les tailles régulières pour les nouveaux alignements ;
  • en développant une réflexion de fond associant les compétences paysagères, patrimoniales et urbanistiques de la Ville. Cela empêchera les risques d’abattages non programmés, de propagation de nouvelles maladies, d’incompatibilité entre arbres et aménagements.

  • en augmentant la surface de la ville couverte par les frondaisons d’arbres, nécessaire au rafraîchissement de l’air et à la présence d’un ombrage qualitatif. Cette action permet de réduire les impacts du changement climatique sur la ville, en particulier les îlots de chaleur urbains.

Impliquer les habitants

  • en développant des actions variées pour toucher une grande diversité de publics : cycles de conférences, visites guidées, plantation d’arbres dans les écoles, ou encore élaboration d’un inventaire participatif sur les arbres remarquables du domaine privé.

  • en créant une campagne « À vos jardins, Prêts, Plantez » pour que les propriétaires s’engagent par la signature d’une convention à respecter des règles de conception du projet et de gestion ultérieure des plantations.

  • en proposant, tous les deux ans, une journée spéciale de sensibilisation et d’actions diverses autour de l’arbre.

Respecter les arbres

  • en mettant en place un Comité de l’Arbre d’acteurs de la ville (associations, ONF, personnalités extérieures), qui s’engagera à préserver les fonctions vitales des arbres et assurer de bonnes conditions de développement en milieu urbain.

Cette Charte offrira aux aménageurs et aux concessionnaires de réseaux un cadre précis pour répondre aux exigences de la maîtrise d’ouvrage tout en préservant le patrimoine arboré.

(en particulier les conflits entre arbres et voitures : chocs et blessures, stationnements sauvages…)

  • en mettant en œuvre le nouveau Barème de l’arbre mis en ligne en septembre 2020 par Plante et cité, en remplacement de celui voté en 2006. L’utilisation de ce barème d’évaluation de l’arbre permettra de traduire en valeur financière la valeur des arbres et les dégâts qu’ils subissent sur le domaine public (hors productions forestières ou fruitières). www.baremedelarbre.fr

  • en rappelant les dispositions en vigueur, en s’appuyant notamment sur les outils réglementaires ou cartographiques développés, les actions de sensibilisation, le nouveau Barème de l’arbre.

Notre patrimoine arboré est en tout point remarquable. Il va de la responsabilité de tous de le maintenir et le développer. Le Plan Arbres avec ses dix engagements sera notre boîte à outils pour les prochaines années.

François Darchis, conseiller municipal délégué à l’Environnement et aux Projets innovants

Versailles, un environnement où l’arbre est toujours présent

La forêt domaniale de Versailles

Le plan de gestion établi par l’ Office national des forêts (ONF) pour la forêt domaniale de Versailles prévoit des travaux forestiers réguliers. Par arrêté ministériel, l’objectif principal est l’accueil du public , le renouvellement des espèces arborées, le maintien des paysages et la bio - diversité. Des coupes sont ainsi régulièrement opérées, qui voient prélever certains gros arbres en vue de la mise en lumière des semis ou de la sécurisation des sites. Si, pendant la durée de l’exploitation des bois certains chemins de forêt sont difficilement praticables et les chantiers d’abattage interdits au public, le reste de la forêt est largement ouvert aux promeneurs.

Les arbres admirables du Château

Composé à l’origine essentiellement de tilleuls et de marronniers locaux, le patrimoine arboré du parc du Château s’est enrichi d’espèces rares provenant de lointaines contrées : cèdre du Liban, tulipier et genévrier de Virginie, sophora du Japon… Si certains arbres historiques n’ont pas survécu à la tempête de 1999, plusieurs spécimens parmi les plus remarquables y ont échappé.

Parmi les 350 000 arbres plantés sur le domaine, trente ont été identifiés comme admirables de par leur beauté, leur histoire ou encore leur rareté botanique. 20 ans après la terrible tempête, le château de Versailles s’attache à les valoriser à travers une promenade permettant de les localiser et de mieux les connaître. Un parcours audioguidé est disponible sur l’application du château de Versailles.

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