L’un, Ganassa, grand et élancé, l’autre, Bottarga, petit et rondouillard, composaient une paire contrastée et irrésistible, jouant de leurs différences pour provoquer éclats de rire et enthousiasme populaire.
Ce tandem singulier aurait même inspiré, selon de nombreux critiques, le couple légendaire formé par Don Quichotte de la Manche et Sancho Panza.
Ainsi se croisent deux traditions : celle de la Commedia dell’Arte italienne, avec ses masques, ses improvisations et sa verve, et celle de la Commedia nueva espagnole, que Cervantès invente et porte à son sommet.
La pièce Don Quichotte se propose de donner chair à cette rencontre idéale entre deux univers comiques et poétiques.
Ici, le chevalier rêveur et son fidèle écuyer côtoient les figures effervescentes et bouffonnes des tréteaux italiens.
Les récits épiques se mêlent aux lazzi, les visions chevaleresques se confrontent aux gags populaires.
C’est une mosaïque de langues, de rythmes et d’images qui s’entrelacent et s’enrichissent mutuellement.
La mise en scène fait résonner le souffle de l’aventure avec l’énergie jubilatoire des improvisateurs masqués.
Le spectateur est emporté dans un voyage théâtral où l’utopie et la satire marchent main dans la main.
Entre héritage historique et invention scénique, le spectacle se veut à la fois hommage et recréation.
Un jeu à la frontière des genres, où l’Espagne et l’Italie, Cervantès et Naselli, se rejoignent dans une même fête.
Don Quichotte est une célébration de l’imaginaire, du burlesque et du rêve.
Une aventure théâtrale où le rire devient un pont entre les siècles et les peuples.
Alberto Naselli, dit Gian Ganassa, forma avec l’acteur vénitien Francesco Baldi, dit Stefanello Bottarga, un duo comique inoubliable qui conquit l’Espagne par ses farces et ses improvisations.