' Nous n'avons pas inventé le populisme. À la fin de la République, au Ier siècle avant Jésus-Christ, les Romains connaissaient une lutte à mort entre ce qu’ils appellaient les populares et les optimates, c'est-à-dire entre les populistes et les élites. Appel au peuple, goût des solutions radicales, recours à la figure de l’homme fort : ces tribuns en toges et en sandales ressemblent trait pour trait à ceux du XXIe siècle. En remontant le fil de cette histoire pas si ancienne, nous tenterons de répondre à une question essentielle : le populisme est-il le bouclier des humbles contre une élite sourde à ses revendications, ou le glaive des tyrans contre la liberté ? '
Conférence prononcée par Raphaël Doan, Normalien et agrégé de lettres classiques, magistrat au Tribunal Administratif de Paris.