La fondation Meinadier d'Albignac

Issue du legs de Melle Meinadier en 1912, cette œuvre de bienfaisance consistait à remettre à la Ville une somme permettant d’édifier des constructions à loyer réduit pour les familles ouvrières de plus de quatre enfants. 

Les revenus capitalisés de ces immeubles devaient en retour servir à d'autres constructions afin d'augmenter le nombre de logements disponibles pour les mal logés. 

Le choix de la Ville s'arrête sur un vaste terrain maraîcher de près de 7000 m², à l'angle de la rue des Petits-Bois et de la rue Bazin : un quartier alors discrédité par la proximité d'une usine de vidanges, bientôt supprimée, et l'absence de moyens de communication, que viendra pallier la création de la halte de Montreuil sur la ligne Saint-Lazare. 

Le concours est ouvert fin 1913 pour la construction de maisons à bon marché au moyen des fonds provenant du legs et l'architecte versaillais Henri Blanchard remporte le premier prix. 
En 1914, tout est prêt : le terrain acheté, les plans, cahiers des charges et devis arrêtés, les premiers entrepreneurs sur le chantier... lorsque la guerre éclate et stoppe tout début de construction

Il faudra attendre sept ans pour que le dossier, devenu entre-temps objet de polémiques politiques, soit ré-ouvert et les plans initiaux retravaillés dans des conditions financières désormais différentes. 

Trois pavillons sont édifiés partir de 1924, avec l'adoption d'un règlement de la fondation, une buanderie est ouverte en 1926 et un quatrième pavillon construit en 1930. Des jardins de 140 à 200 m², pris sur les terrains non affectés aux pavillons, sont attribués aux locataires autorisés à les cultiver et à installer clapiers et poulaillers

Marie-Elisabeth-Ernestine Meinadier (1844-1912)

Fille du colonel Meinadier, ancien sénateur et conseiller général du Gard, puis conseiller municipal de Versailles, Melle Meinadier s'était installée à Versailles avec ses parents en 1868. Elle s'occupe de nombreuses institutions charitables locales: l'Union des Femmes Françaises, où elle assure les fonctions de directrice du personnel, ou encore le Comité des dames protestantes pour secours aux pauvres. 

Peu avant sa mort survenue le 23 janvier 1912, elle lègue par testament cent mille francs à l'Hôpital civil, vingt mille francs à la Maison de Providence, la même somme au Bureau de Bienfaisance et quatre cent mille francs à la Ville de Versailles destinés à la construction de maisons ouvrières à loyer réduit pour familles nombreuses. Le legs Meinadier et la fondation qui en découle entrent dans l'histoire versaillaise pour quelques décennies.

Retrouvez notre catalogue d'exposition Chacun cherche son toit en vente à l'accueil des Archives.

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