En complément de ce Te Deum destiné régulièrement à célébrer les victoires militaires ou les grands évènements du règne, le grand motet Exaudiat Te Dominus (1684) est lui aussi une glorification du Roi militaire, dont Dieu vient soutenir les armes. La fin du motet est grandiloquente à souhait et la pompe versaillaise est à son apogée : Seigneur, donne au Roi la Victoire ! Stéphane Fuget clôt ainsi les trois années de résidence au Château de Versailles consacrées à l'intégrale des Grands Motets de Lully, menée avec son ensemble Les Epopées, en leur adjoignant pour ce programme fastueux de Te Deum les Pages et les Chantres du Centre de musique baroque de Versailles : il atteint ainsi un effectif équivalent à celui que connut Louis XIV pour les exécutions de cette musique proprement royale.
Le Te Deum resta l’œuvre religieuse la plus jouée de son temps : mariage princier, victoire militaire, guérison du roi, création somptueuse de Lully, composée pour un monarque au faîte de sa gloire.