Sa vie

Jean-Antoine Houdon, né le 20 mars 1741 à Versailles et mort le 15 juillet 1828 à Paris, est l'un des plus importants statuaires du XVIIIe siècle.

Il devient très jeune élève de l'Académie royale, avant d'avoir quinze ans, et pensionnaire de l'École des élèves protégés (1761-1764) où travaillait son père. Il entre ensuite à l'Académie de France à Rome (1764-1768), et est agréé à l'Académie royale en 1769, où il est reçu membre en 1777 sur présentation de son Morphée.

En 1793, il est parmi les premiers à renoncer à son titre et à ses privilèges académiques. Il est toutefois élu membre du nouvel Institut dès 1795 et présente avec succès sa candidature à l'ordre de la Légion d'honneur dès 1803.

Ni ses deux voyages en Prusse (1771 et 1773), ni son voyage aux États-Unis (1785), ni même la tourmente révolutionnaire ne perturbent son activité créatrice, dont la manifestation la plus visible est la régularité avec laquelle il expose aux Salons. De 1769 à 1795, il présente tous les deux ans un nombre assez important de sculptures. Par la suite, ses envois deviennent moins réguliers et cessent après 1814. La fatigue de l'âge le fait peu à peu renoncer à toute activité.

Son oeuvre

Essentiellement connu comme portraitiste, ses bustes notamment en marbre occupent une place important dans l’histoire de la sculpture. 

Influencé par son séjour à Rome où il étudie les œuvres de l'Antiquité et les artistes de la Renaissance comme Michel-Ange, Jean-Antoine Houdon s'intéresse à l'anatomie du corps humain et souhaite que ses œuvres soient fidèles à la nature. « J'ai employé ce temps, à des études profondes sur l'anatomie comme base du dessin », écrit-il. Il réalise son chef-d'œuvre l’Écorché, sculpté en 1767 avant son retour à Paris, qui est son premier succès.

Houdon ne bénéficie guère du mécénat royal. Il recherche alors une clientèle de riches particuliers et, de même qu'à Rome il s'était fait sculpteur religieux, il devint à Paris portraitiste. On trouve dans cette « galerie » le roi et plusieurs membres de la famille royale, des membres de la noblesse, des hommes politiques, des philosophes, … En 1778, il réalise quatre portraits de Voltaire, dont seul le portrait tête nue donne satisfaction au philosophe et dont la grande version en marbre du Voltaire assis est conservée à Paris à la Comédie-Française.

Il faut noter que beaucoup de ces bustes sont connus en plusieurs exemplaires, correspondant aux différentes étapes de la création. Dans certains cas, Houdon propose même à sa clientèle deux versions d'un même buste, l'une en costume moderne, l'autre à l'antique.

Bien qu’ayant affirmé avoir surtout étudié l'anatomie et la technique de la fonte, Houdon s'est essentiellement attaché aux problèmes posés par le rendu du visage humain, dans toute la subtilité de son regard et de son expression. Dans ces œuvres, la matière semble s'animer et capter la vie même du modèle.

Ces œuvres sont aujourd’hui visibles en Europe, en Russie et aux Etats-Unis. La Ville de Versailles conserve au Musée Lambinet une série de bustes de l’artiste.

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