Les collections du musée Lambinet

Retour sur les événements de 1789

Installé depuis 1932 dans cet hôtel particulier construit mi-XVIIIe siècle, le musée municipal de Versailles conserve une remarquable collection d'objets et de documents relatifs à  la Révolution. Elle provient essentiellement du legs de Charles Vatel, érudit versaillais qui fut également chargé de l'aménagement de la salle du jeu de paume en musée en vue du centenaire de la Révolution. Les événements de 1789, qui ont eut Versailles pour théâtre, y sont très bien représentés : gravures illustrant l'Assemblée des notables, l'ouverture des États généraux, le serment du Jeu de paume, la nuit du 4 août... On y trouve également des tableaux, comme celui du banquet des gardes du corps le 1er octobre 1789, et des sculptures comme le buste de La Fayette par Houdon, ceux de Bailly, Mirabeau ou Le Peletier de Saint-Fargeau, ainsi que divers objets commémoratifs comme le discours prononcé par le roi pour l'ouverture des États généraux, imprimé sur soie, une pierre de la Bastille, de la vaisselle et des emblèmes révolutionnaires ou encore des insignes maçonniques. Une visite incontournable pour qui s'intéresse aux événements fondateurs de 1789. À proximité, des députés célèbres ont logé durant les États généraux : au 55 bis, boulevard de la Reine, logeait l'abbé Grégoire (1750-1831), député du clergé de Lorraine, qui fréquentait le club breton (cf. le texte sur le café Amaury) et favorisa le ralliement du bas clergé aux revendications du Tiers État (cf. le texte de la salle du jeu de paume). Il signa le serment du jeu de paume. 

L'église Notre-Dame

La procession d'ouverture des États-Généraux

L'église Notre-Dame, construite sous Louis XIV, était la paroisse royale officielle. Elle fut choisie pour être le point de départ de la procession du Saint-Sacrement préalable à  l'ouverture des États généraux : l'État faisant alors profession de foi catholique, des cérémonies religieuses accompagnaient naturellement les évènements politiques. C'est ainsi que les députés fraîchement arrivés des provinces du royaume furent convoqués dans cette église le 4 mai 1789. Voici comment le Journal de Paris annonçait la chose : " Le Roi, avant de faire l'ouverture des États généraux, voulant implorer les bénédictions du Ciel, S.M. a fixé au Lundi 4 Mai la Procession générale du Saint-Sacrement, à  laquelle elle assistera accompagnée de la Reine, ainsi que des Princes & Princesses de la Famille Royale, Princes & Seigneurs de son Sang. Les Députés des trois Ordres sont invités de se rendre à  cette Procession, et en conséquence les Députés du Clergé se réuniront à  7 heures du matin dans la maison de la Mission, dans laquelle ils entreront par la place de Notre-Dame.

Les Députés de la Noblesse se rendront à  la même heure à  l'Eglise Notre-Dame, et se rassembleront dans le bas-côté droit de l'Eglise. Les Députés du Tiers-État se rassembleront aussi à  7 heures à  l'Eglise de Notre-Dame dans le bas-côté gauche. Les Députés des trois Ordres seront en habits de cérémonie. ".Le roi étant arrivé à  son tour, en carrosse, accompagné de ses frères les comtes de Provence et d'Artois, de ses neveux les ducs de Berry et d'Angoulême, et de son cousin, le duc de Chartres, la procession put commencer. Les Récollets ouvraient la marche, suivis des gardes du roi puis des députés : le Tiers État en tête, puis la noblesse et enfin le clergé précédant le dais du Saint-Sacrement. Les princes du sang en tenaient les cordons, et la famille royale suivait, accompagnée de la cour. Cette imposante procession, avoisinant les deux mille personnes, s'engagea dans la rue Dauphine (aujourd'hui rue Hoche) en direction de l'église Saint-Louis où devait être célébrée une messe d'ouverture. Sur son passage, les façades étaient pavoisées, au moyen notamment de tapisseries issues du Garde-Meuble de la Couronne.

L'hôtel de Noailles (1 rue Carnot)

...et la nuit du 5 au 6 octobre 1789

À l'emplacement de l'école Carnot se trouvait au XVIIIe siècle l'hôtel de Noailles, famille illustre de l'Ancien Régime, à  laquelle le marquis de La Fayette était apparenté par son mariage avec Adrienne de Noailles. Le grand-père de celle-ci en était alors le propriétaire. La soeur d'Adrienne avait quant à  elle épousé le vicomte de Noailles qui était son cousin et devint le meilleur ami de La Fayette. Ce dernier avait ainsi toutes les raisons de séjourner dans cet hôtel lors de ses passages à  Versailles. Il le fit lors du retour de son premier voyage en Amérique, lorsque Louis XVI lui imposa, pour la forme, huit jours d'arrêt de rigueur pour s'être engagé dans cette guerre sans son accord. Mais l'épisode le plus célèbre est le repos qu'il eut fâcheusement l'idée de venir y prendre dans la nuit du 5 au 6 octobre 1789, alors que la foule venue de Paris se pressait devant les grilles du château (cf. le texte sur la place d'armes). Malgré la gravité de la situation, le commandant de la Garde Nationale n'avait pas donné d'ordres aux gardes pour empêcher l'ouverture des grilles le matin, et la foule s'étant engouffrée, on vint le réveiller en hâte. Il se précipita, montant en courant la rue des Réservoirs, rejoignit le roi et la reine qu'il prétendait autant conseiller que protéger, parut avec eux au balcon et, pour calmer la foule, promit le retour de la famille royale à  Paris. Ce qui fut fait le jour-même.

Le café Amaury et les députés du club breton...

La naissance du club des jacobins

Un certain Jean-Louis Amaury, limonadier, avait fait construire en 1763 un café à  l'angle de l'avenue de Saint-Cloud et de la rue Carnot actuelle. Nicolas Amaury, son fils, qui reprit la maison en 1781, était connu pour ses opinions libérales et fut d'ailleurs élu de la municipalité en 1790 puis réélu en 1792. Lors des États Généraux, les députés bretons, déjà  particulièrement mobilisés depuis la fronde des parlements suscitée dans les mois précédents pour mettre en échec les réformes tentées par le roi, prirent l'habitude de se réunir là  pour préparer les séances des États Généraux. Bientôt se joignirent à  eux des représentants d'autres provinces, qui n'étaient pas nécessairement membres du Tiers : le duc d'Aiguillon, Mirabeau, Sieyès, Barnave, Pétion, l'abbé Grégoire, Robespierre, Charles et Alexandre de Lameth, des députés de Franche-Comté, et quelques députés d'Anjou. De ce " club breton " sortit, après les journées d'octobre, le club des Amis de la Constitution qu'on appela plus communément club des Jacobins lorsqu'il se fut installé à  Paris dans un ancien couvent de Dominicains (appelés également Jacobins).

La salle des Menus Plaisirs, la première Assemblée Nationale (22, avenue de Paris)

L'hôtel des Menus Plaisirs du Roi abritait depuis le règne de Louis XV les ateliers et magasins d'accessoires des jeux et spectacles de la cour. C'est aussi là  que fut installé le cabinet de physique des Enfants de France qui purent assister aux expériences faites par l'abbé Nollet, membre de l'Académie des Sciences. Parmi les accessoires récemment entreposés dans ces locaux en 1789 figuraient les éléments de la salle de bal montée près du château à  l'occasion des festivités du carnaval organisées par la reine. Pour accueillir les deux assemblées des notables puis celle des États généraux, on décida de remonter cette salle en planches dans la cour haute de l'hôtel. Elle a été démolie au XIXe siècle, mais on peut voir aujourd'hui son tracé reproduit sur le sol de cette cour (accessible par l'escalier du fond de la cour basse). Cette grande salle ne fut d'abord destinée qu'à  accueillir les séances plénières des États généraux, comme celle de l'ouverture, le 5 mai ou les séances royales qui devaient jalonner les travaux des députés, ceux-ci travaillant dans des salles séparées, selon la tradition des États généraux. C'est justement de ce point qu'est née la contestation des députés du Tiers, qui défendaient le principe d'un travail en commun avec les autres ordres. Le 17 juin, l'assemblée des représentants du Tiers, grossie des transfuges du clergé, décide d'élire son bureau et de se proclamer Assemblée nationale. Le roi annonce alors une séance royale pour le 23 juin et fait fermer la salle des Menus Plaisirs. Les élus du Tiers se réunissent alors dans la salle du Jeu de Paume, le 20 juin, et y prêtent serment de ne pas se séparer avant d'avoir doté la France d'une constitution. Lors de la séance du 23 juin aux Menus Plaisirs, devant les députés des trois ordres au grand complet, le roi annonce un programme de réformes dont l'égalité devant l'impôt, la création d'états provinciaux et une réforme de la justice mais exige le maintien de la délibération et du vote par ordre. La séance terminée, le Tiers État refuse de quitter la salle et face au maître de séances, Mirabeau se serait avancé pour dire la fameuse maxime passée à  la postérité: "Allez dire à  ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté du peuple, et qu'on ne nous en arrachera que par la puissance des baïonnettes". L'Assemblée constituante prendra aussitôt trois décrets fondamentaux : confirmation de sa constitution en Assemblée nationale, proclamation de l'inviolabilité de ses membres, décision d'interrompre le paiement des impôts si l'Assemblée constituante venait à  être dissoute. Le clergé s'étant joint au Tiers, le roi capitule et ordonne à  la noblesse, le 27 juin, de se joindre aux deux autres ordres. L'Assemblée nationale pouvait désormais siéger pour rédiger une constitution qui déterminerait les pouvoirs concédés au roi par les représentants du peuple. C'est dans le cadre de ces travaux que furent votées l'abolition des privilèges durant la fameuse nuit du 4 août 1789, la liberté des opinions religieuses le 23, celle de la presse le 24, puis, le 26 du même mois, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen, en 17 articles, qui devait servir de préambule à  la Constitution. Après les journées révolutionnaires d'octobre 1789 qui ramenèrent la famille royale à  Paris, l'Assemblée quitta Versailles pour la capitale.

La boulangerie de la rue d'Anjou symbole des tensions sociales en 1789

Les États généraux se tinrent à  Versailles dans une période de disette suscitée par la mauvaise récolte de 1788, l'hiver suivant terriblement rigoureux, et une récolte de 1789 médiocre. Schéma malheureusement classique alors, mais qui suscitait des hausses incessantes du prix du pain et rendait la population des villes prompte aux émeutes. C'est ainsi qu'un incident grave se produisit à  Versailles, le dimanche 13 septembre 1789, à  la boulangerie située au croisement des rues d'Anjou et de l'Orient. Le commerçant, répondant au nom prédestiné de Pierre-Augustin Boulanger, avait entrepris de vendre son pain 40 sous les douze livres au lieu des 36 sous indiqués par les pouvoirs civils. La foule révoltée était prête à  le pendre, lorsqu'il fut délivré par la garde municipale et mis en sécurité à  la geôle... La foule s'acharna alors sur sa boutique et son appartement, brûlant le comptoir, jetant les meubles par les fenêtres et faisant main basse sur ses biens. Le boulanger fut relâché après interrogatoire, tandis que trois hommes, considérés comme les instigateurs de l'émeute, furent condamnés à  mort et exécutés. C'est dans ce contexte troublé que le roi décida de faire venir à Versailles le régiment de Flandre pour maintenir l'ordre en cas d'émeute.

À proximité, des députés célèbres ont logé durant les États généraux : Au 31, rue Saint-Honoré, logeait Jérôme Pétion (1756-1794), député du Tiers État du bailliage de Chartres. Il fut l'un des membres actifs du club breton, partisan d'une monarchie constitutionnelle, ce qui le fit siéger, dans les débuts de l'Assemblée constituante, à  l'extrême- gauche avec Robespierre. Signataire du serment du jeu de paume, il fut également maire de Paris à  partir de 1791. Au 34, rue du général Leclerc, logeait Honoré Riquetti (1749-1791), comte de Mirabeau. La cathédrale de Versailles n'était encore qu'une simple église paroissiale lorsque la procession d'ouverture des États Généraux, partie de Notre-Dame, y aboutit le lundi 4 mai 1789. Elle avait été construite entre 1743 et 1754 par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, petit-fils de l'architecte du Roi-Soleil. Le 22 juin 1789, elle reçut les députés du Tiers constitués en Assemblée nationale, qui cherchaient un lieu de réunion après le serment du jeu de paume et tandis que la salle des Menus Plaisirs leur était interdite. Ce même jour, l'Assemblée autorisa ceux qui étaient absents au Jeu de paume à  apposer leurs signatures au Serment fondateur.

La cathédrale Saint-Louis, la résidence secondaire de l'Assemblée

La cathédrale de Versailles n'était encore qu'une simple église paroissiale lorsque la procession d'ouverture des États Généraux, partie de Notre-Dame, y aboutit le lundi 4 mai 1789. Elle avait été construite entre 1743 et 1754 par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, petit-fils de l'architecte du Roi-Soleil. Le 22 juin 1789, elle reçut les députés du Tiers constitués en Assemblée nationale, qui cherchaient un lieu de réunion après le serment du Jeu de Paume et tandis que la salle des Menus Plaisirs leur était interdite. Ce même jour, l'Assemblée autorisa ceux qui étaient absents au Jeu de paume à apposer leurs signatures au Serment fondateur.

La librairie Blaizot et la diffusion des Lumières

Pierre Blaizot, détenteur d'une charge de libraire ordinaire du roi et libraire géographe de la reine, ouvrit en 1770 une boutique à  l'actuel n°7 de la rue de Satory. On y trouvait les ouvrages français et étrangers les plus en vogue, beaucoup d'oeuvres de Voltaire et toutes sortes d'almanachs, mais aussi des estampes, des partitions musicales, des cartes de géographie ou encore du papier peint. Pour rendre sa boutique plus attrayante, d'autant plus qu'il avait plusieurs concurrents dans le même quartier, Blaizot créa en 1775 un cabinet littéraire où l'on venait, moyennant un abonnement, lire la presse de Paris et la presse étrangère francophone. C'est certainement ce qui lui valut une fréquentation soutenue pendant les États généraux. Il avait habilement inauguré durant cette période une bibliothèque gratuite pour les députés. C'est ainsi que Mirabeau devint un de ses lecteurs les plus assidus. Cette année-là , Versailles concentrant l'attention de toute la France, Blaizot obtint également le privilège de faire paraître deux fois par semaine un Journal de Versailles dans lequel étaient résumées les séances des États et qu'il diffusait jusqu'en province. Une part de son activité fut beaucoup plus discrète : à  cette époque où les livres interdits pour libertinage ou irréligion connaissaient un succès inédit jusque chez les courtisans les plus haut placés, Blaizot, qui avait la confiance du roi, avait été chargé de l'informer sur ce trafic à  Versailles. Ces livres, généralement imprimés en Hollande ou en Suisse, parvenaient dans la ville royale dissimulés dans des ballots de marchandises anodines, avant d'être distribués sous le manteau par certains libraires, par des libraires clandestins, et surtout par des colporteurs. Grâce à  la complicité des portiers, ces derniers exerçaient leur commerce également dans les entrées des hôtels particuliers, au Grand Commun, aux Écuries et autres lieux non visités par la police en raison du rang de leurs propriétaires. C'est ainsi qu'on vendait des libelles infâmants au sujet de la reine jusque dans les escaliers et galeries du château.

La salle et le serment du Jeu de Paume l'acte fondateur de la démocratie

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Salle du jeu de paume

L'hôtel des Affaires étrangères et la consécration de l'indépendance américaine

Les services et archives des ministères de la Marine et des Affaires étrangères avaient été installés en 1762 dans cet hôtel. C'est donc ici que fut préparée et suivie l'intervention de la France dans la guerre d'Indépendance américaine dès 1778 : après le départ de quelques volontaires (dont La Fayette) contre l'avis du roi, celui-ci, poussé par son ministre des Affaires étrangères, le comte de Vergennes, finit par décider de répondre à  l'attente des Américains. Une première escadre de 16 bâtiments fut envoyée en 1779 sous la direction de l'amiral d'Estaing. Ce soutien ne s'étant pas avéré suffisant, la France envoya l'année suivante un corps expéditionnaire commandé par le comte de Rochambeau, accompagné d'une flotte d'escorte, comprenant au total 49 bâtiments. Un dernier effort fut enfin consenti en 1781 avec l'envoi de deux flottes en Amérique et d'une en Inde pour y combattre les intérêts anglais. Ces interventions aboutirent à  la capitulation de l'Angleterre. Compte tenu du caractère essentiel de l'aide apportée par la France dans le conflit, c'est à  Versailles, dans cet hôtel, que furent négociés les traités de paix qui consacraient l'indépendance des États-Unis et reconnaissaient ainsi la Déclaration d'indépendance de 1776. Cet épisode, s'il fut glorieux pour la France dont la marine prouva sa puissance, causa un déficit abyssal dans le budget de l'État (on estime le coût de cette guerre à  un milliard de livres) et entraîna pour cette raison la convocation des États généraux afin de sauver l'État de la faillite. La guerre d'Amérique peut également être considérée comme indirectement responsable des événements de 1789, en raison des idées qui animaient les Insurgents américains contre le roi d'Angleterre : démocratie, liberté des peuples à  disposer d'eux-mêmes, égalité, et autres doctrines diffusées par les loges. Louis XVI d'ailleurs avait eu quelques réticences à  s'engager, trouvant imprudent " l'appui donné à  une insurrection républicaine par une monarchie légitime contre une monarchie légitime. "

La place d'armes avant-scène des revendications populaires de 1789

La place d'armes qui fut tracée dès les années 1660 pour embellir les abords du château, s'étend sur quelques 8,5 hectares, comme celle de la Concorde à  Paris. C'est là  que prirent fin les événements d'envergure nationale qui se déroulèrent à  Versailles en 1789. Voici dans quel contexte : les travaux de rédaction de la Constitution battaient leur plein et on en était à  la définition du pouvoir exécutif. Certains députés, menés par Mounier, voulaient accorder au roi un droit de véto contre les textes produits par le pouvoir législatif. Les députés du club breton s'y opposaient vigoureusement. Dans cette atmosphère tendue, alors qu'une première marche de Paris sur Versailles avait échoué, Louis XVI fit venir de Flandres un régiment destiné au maintien de l'ordre, ce qui provoqua de nombreuses inquiétudes. Le 1er octobre, les officiers des gardes du corps du roi avaient organisé à  l'Opéra royal un banquet en l'honneur des officiers du régiment de Flandres. La famille royale s'étant montrée au cours de cette soirée, suscita l'enthousiasme des militaires, qui auraient alors piétiné la cocarde tricolore, emblème de la révolution parisienne depuis le 14 juillet. Cet événement fut abondamment amplifié par la presse et contribua à  déclencher une nouvelle marche sur Versailles. Celle-ci eut pour prétexte la disette sévère dont souffrait le pays : c'est ainsi qu'un cortège de femmes, grossi, selon certains témoins, par des hommes déguisés, prit la route de Versailles où une délégation put rencontrer le roi. Celui-ci accorda tout ce qu'on voulut, et accepta même la Déclaration des droits de l'homme à  l'égard de laquelle il avait montré des réticences, mais la foule resta sur place et campa devant le château. Au petit matin, elle franchit les grilles, et pénétra dans le palais par l'escalier de la reine. Celle-ci ayant rejoint le roi avec ses enfants, la famille royale se montra au balcon tandis que La Fayette accourait : le roi accepta alors de venir s'établir à  Paris où l'Assemblée constituante le suivit.

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